Après le RPG-arc-en-ciel, c’est l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo qui risque, les semaines prochaines, de connaître des moments de turbulence. En effet, le retour annoncé pour le 24 janvier prochain, du charismatique vice-président, Bah Oury, n’est pas envisagé avec sérénité. Eu égard au rapprochement-surprise entre ce dernier et le président Alpha Condé, il est de plus en plus perçu comme un « cheval de Troie ». Or, Cellou Dalein Diallo et ses proches n’entendent pas se laisser faire. Ce pourrait donc être la guerre ouverte.
Déjà, à la direction nationale du parti, on ne sait comment aborder ce retour. Surtout que par une correspondance officielle, le turbulent vice-président a informé la direction nationale. Une démarche qui, si elle peut vouloir dire que Bah Oury se définit toujours par rapport à cette direction, peut aussi relever d’une procédure uniquement formelle. Aussi, à l’occasion de l’Assemblée générale hebdomadaire d’hier, Cellou Dalein Diallo a eu un message plutôt équivoque. Selon lui, si Bah Oury vient se joindre au parti pour combattre le régime d’Alpha Condé, il trouvera de la place et des alliés. Par contre, si de ces précédentes rencontres avec le président de la République, il avait reçu le mandat de déstabiliser l’UFDG, Cellou Dalein lui répond « Il nous trouvera sur sa route ».
Naturellement, Bah Oury et ceux qui le soutiennent ne voient pas la bataille qu’ils entendent mener comme une manœuvre visant à déstabiliser le parti. De leur point de vue, il s’agit plutôt de réorganiser ce dernier, en vue d’en faire un instrument politique plus efficace dans l’optique des prochaines joutes électorales. Ce qui, selon toujours leur raisonnement, suppose une certaine réorientation de la ligne directrice et peut-être l’éviction d’un certain nombre de leaders dont, bien entendu, Cellou Dalein Diallo. Et c’est là que les choses risquent de gâter. Car s’ils peuvent compter sur un subtil clin d’œil du pouvoir, ils savent qu’ils auront en face, le président du parti, avec une bonne partie des militants. Pas sûr donc que l’un des camps en sorte véritablement vainqueur.
Par contre, englué dans ces interminables querelles de tranchées, le parti pourrait perdre de sa superbe et s’éteindre à petit feu. Victime de la cupidité et du peu clairvoyance de ses leaders que le président de la République, éternelle bête politique, aura su capitaliser, tout à la fois avec cynisme et intelligence.