Comme prévu, Bah Oury est de retour en Guinée depuis la matinée de ce dimanche. Pour la circonstance, ses partisans et plus largement des militants de l’UFDG s’étaient mobilisés pour l’accueillir. En marge des premières impressions qu’il a livrées à l’aéroport internationale de Conakry Gbessia, l’opposant redevenu allié stratégique d’Alpha Condé, a évoqué les autres prisonniers politiques dont le maintien s’apparente aux yeux de bien de militants de l’opposition comme un échec personnel de sa part. Il promet d’œuvrer à leur libération, à leur tour.
Cédant à une certaine émotion du fait du retour dans son pays, Bah Oury a tout d’abord confié à notre reporter
C’est un grand bonheur d’être dans mon pays, le pays qui m’a vu naître et de retrouver ces hommes et ces femmes qui m’ont accompagné après ces années d’exil et qui ont souffert avec moi. Je suis heureux de les retrouver sains et saufs. J’ai une pensée pieuse pour tous ceux qui n’ont pas pu être là parce que durant cette période il y a beaucoup de personnes qui ont disparu, soit de maladie ou de lutte politique. Les martyrs, je ne les oublie pas.
Et même parmi ceux qui sont là, il y en a qui, de sa part, méritent de la gratitude parce qu’ayant œuvré en faveur de son retour. C’est le cas, précise-t-il de Diallo Sadakadji, venu également l’accueillir
Je salue les personnes qui ont œuvré pour que ce jour puisse arriver, comme Diallo Sadakadji. Je vous le dis publiquement, il a œuvré dans les coulisses pour que la décrispation politique puisse se transformer en une réalité. Je lui rends hommage et à d’autres membres du gouvernement et de l’association des jeunes qui ont créé une amicale pour soutenir les détenus politiques
Bien entendu, Bah Oury n’oublie pas le président de la République qui, à un niveau ultime, est celui par la volonté de qui ce retour est effectif. Toutefois, Bah Oury a conscience qu’au-delà de sa personne, d’autres détenus politiques sont en prison. A titre personnel, le sujet d’une certaine importance. Aussi, il promet de continuer à se battre pour leur libération
Le président (de la République) a eu la bienveillance de m’appeler pour me demander de le rencontrer. Ce qui nous a permis d’enclencher un processus qui aboutit aujourd’hui. C’est un premier pas d’autres prisonniers ne sont pas encore libérés. Je travaillerai avec intelligence pour que les autres aussi puissent l’être, et j’espère bien le plus rapidement possible
Sacrée promesse, quand on sait que le chef de l’Etat a déjà clairement signifié que le chapitre de la clémence est désormais fermé.
Aminata Kouyaté
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